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Aïd El Adha en Belgique : l’exaspération qui pousse au boycott

par Redaction

C’en est assez pour les musulmans de Belgique ! Les premiers appels au boycott de la fête du sacrifice sont tombés. Une situation qui n’a que trop duré pour les responsables musulmans face au silence assourdissant des ministres du Bien-être animal. En effet, cet appel au boycott fait suite à l’interdiction de l’abattage rituel, sans étourdissement préalable, dans les abattoirs temporaires de Flandre et de Wallonie.

Casse-tête chinois en Belgique

Ce mouvement d’appel de boycott a été lancé par plusieurs acteurs sociaux de la communauté musulmane belge, non sans avoir interpellé les autorités compétentes pour dénouer la situation. Les ministres du Bien-être animal de Flandre, Ben Weyts et son homologue wallon Mr Carlo Di Antonio sont restés de marbre alors que 600 000 musulmans sont concernés par l’événement. Un mépris intolérable à quelques semaines de la deuxième plus grande fête musulmane.

En premier lieu, c’est l’Union des mosquées de Charleroi et le centre Averroes qui par un communiqué du 19 août ont appelé les musulmans de Charleroi et sa périphérie à ne pas procéder au sacrifice de l’Aid El Adha et à privilégier « un sacrifice à distance » pour les plus démunis.

Ce mouvement est suivi par les mosquées de la province de Liège qui ont publié un communiqué le lendemain relayé par le site islamics-events.be. Des Bruxellois musulmans soutiennent également les appels au boycott car des mesures d’interdictions similaires sont en projet pour l’année prochaine.

Par ces communiqués, on conteste « l’interprétation restrictive de la législation européenne, l’interdiction des abattoirs temporaires et l’absence d’initiatives politiques » pour augmenter les capacités d’accueil des abattoirs fixes, seules structures permettant un abattage rituel sans étourdissement des animaux. Tout ce « qui constituent un appel tacite à l’abattage clandestin ».
Des positions politiques, notamment par le vote de lois d’interdiction de l’abattage sans étourdissement des bêtes, estimées discriminatoires et portant atteinte à la liberté de culte « sous couvert » du bien être animal.

Les réseaux sociaux en parlent

Une campagne intitulée « ‪#‎OnEstPasDesMoutons‬ » a été lancée pour sensibiliser les intéressés sur le sujet et accessoirement estimer le coût ou le « manque à gagner » d’une telle opération. Une action qualifiée de radicale compte tenu de l’importance que revêt cette fête pour les musulmans et par laquelle les initiateurs souhaitent se faire entendre.

Le professeur Rachid Haddach ainsi que le professeur Yahya Michot sont intervenus en faveur de la campagne pour dénoncer une dégradation de la pratique du culte musulman pourtant garanti par la Constitution Belge et d’interpeller les pouvoirs publics belges et surtout la communauté musulmane sur les défis à venir sur ces questions essentielles de vivre ensemble, de sociétés multi-confessionnelles. L’interdiction de l’abattage rituel sans étourdissement préalable est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.

Les musulmans belges ne sont pas les seuls concernés par ces difficultés pour pratiquer la fête du sacrifice. En France les capacités d’accueil des abattoirs agréés sont insuffisantes, et le statu-quo de la part des autorités pèsent sur les familles qui sont confrontées chaque année à une cacophonie sur le sujet. Le boycott n’a pas pour but de pénaliser les éleveurs mais bien de responsabiliser les pouvoirs publics sur les décisions qu’ils prennent. La balle est désormais dans leur camp.

 

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