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Islamophobie : le combat d’une mère courage pour dire STOP

par Redaction
Islamophobie : le combat d'une mère courage pour dire STOP

Oum Sirine est une jeune mère dynamique et impliquée dans les mouvements associatifs. Mais un jour tout bascule. Dans une petite ville du sud de la France, les attentats du 13 novembre scelleront la fin d’une vie sereine pour Oum Sirine et ses jeunes enfants.

« Tout à changé »

Oum Sirine vit depuis 2008 avec son mari et ses enfants dans une commune paisible du sud de la France. Musulmane voilée au teint clair, elle affiche dans le regard des autres sa reconversion à l’Islam dans une petite ville où il est rare de croiser des femmes voilées. Toutefois, la petite famille est bien accueillie et s’intègre rapidement. Très vite, Oum Sirine s’implique et choisit de faire partie de l’association de parents d’élèves dans laquelle elle devient vice-présidente. Les années passent, puis viennent les horreurs de janvier et de novembre 2015, et c’est alors que tout se met à vriller.

Et à partir du 13 novembre 2015 tout a changé.

Son histoire

Le 16 novembre 2015 au lendemain des attentats qui ont touchés la capitale, je me suis rendue, accompagnée de deux autres mamans, au collège public de ma ville dans le cadre de l’association dont je faisais partie. Nous avons pu circuler dans 4 classes le matin sans aucun soucis. Mais en revenant en début d’après midi, le CPE me fait barrage devant le portail de l’établissement en m’interdisant de rentrer avec mon foulard. Il prétexte le règlement qui interdit tout signe religieux au sein de l’établissement alors que la loi sur la laïcité ne concerne pas les parents d’élèves. J’ai été humiliée publiquement en pleine rue sur un ton nettement désagréable, j’avais l’impression d’avoir commis un délit.

J’ai pu me défendre calmement me sachant dans mes droits mais le CPE ne m’a pas laissée entrer. Je suis donc retournée chez moi complètement abattue et j’ai contacté le CCIF qui me soutient dans cette injustice depuis. L’association dont je faisais partie, s’est totalement désolidarisée de moi au dernier moment. J’ai donc rendu ma démission pour pouvoir régler mon histoire et les laisser continuer le but de leur association. Nous nous sommes quittés en excellents termes.

Malheureusement depuis, cela s’est fortement dégradé sans aucune raison. Ils sont clairement devenus désagréables avec moi. Quatre mois plus tard ,le collège ne veut toujours pas reconnaître leurs torts. J’ai donc décidé d’inscrire ma fille aînée dans une école privée catholique. Mais à nouveau à cause de mon foulard, l’inscription dans cette école m’est interdite. Mon signe extérieur ostentatoire, selon la directrice, pose un réel problème et m’empêche donc de pouvoir inscrire mes enfants. Depuis quand l’inscription des enfants dans une école se fait elle en fonction des parents ? Je vais à nouveau contacter le CCIF et déposer un second dossier. Je suis usée d’être victime d’islamophobie 2 fois en l’espace de quatre mois.

Je souhaiterai faire prendre conscience que cela peut arriver à tout le monde et que les actes islamophobes se multiplient. Nous devons rester unis car c’est comme cela qu’on y arrivera. La communauté est très petite ici et je suis quasiment la seule voilée. Je ne suis pas abattue mais surtout découragée et fatiguée de me faire rejeter ainsi des écoles.

Depuis, Oum Sirine nous a confié qu’elle se sentait parfois seule et incomprise. Elle énonce être en droit de dénoncer ces injustices mais que paradoxalement ceux qui souhaiteraient aussi la voir cesser de remuer le tapis, sont parfois des personnes qui partagent sa foi. Ce paradoxe, Oum Sirine se l’explique difficilement mais continue à se battre pour faire respecter ses droits les plus fondamentaux. En premier lieu l’éducation de ses enfants, que la République Francaise semble rejeter parce qu’elle porte le voile.

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2 commentaires

Zina 30 mars 2016 - 18 h 09 min

Cela me désole tellement et en plus ne pas être soutenue par des personnes de la Oumma ! Ils pensent peut être que ça ne leur arrivera pas , belle mentalité et le jour où ils seront confrontés à ce type d’épreuve faudra pas qu’ils se plaignent !

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Anomyne féminin 31 mars 2016 - 12 h 40 min

Chère sœur Sirine,
Je ne suis pas voilée et je vis en banlieue parisienne. Je ressens autour de moi ces hostilités a l égard de ma communauté. Les regards méchants, les airs supérieurs des uns et des autres, les provocations racistes des voisins… Et cela sans voile. Juste parce qu’ils savent que je suis d’origine étrangère. Donc oui la France est raciste, profondément raciste et cette histoire de voile n’est que le moyen qui leur permet d exprimer leur racisme, leur haine de l’autre. Et quoique vous fassiez, ils ne vous accepteront pas, sauf si vous reniez votre religion! Notre religion!
Le plus triste pour moi ce n est pas leur racisme car je ne m’attends pas a de la gentillesse de la part de personne avec un niveau intellectuel, culturel et moral si peu élevé. Par contre je m’indigne fasse au manque de solidarité de ma communauté et là, il y a vraiment beaucoup de travail à faire…. Et c est bien cela le problème. Eux sont unis face à nous et nous, rien pas de cohésion. Nous sommes devenus les spécialistes de la polémique interne.
Au Allah soubhana wa ta’la nous guide dans sa science et qu Il fasse de nous des gens solidaires et courageux! Amine

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