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Algérie : Des élections qui se "dé-roulent" sans surprise

par Redaction

Après une campagne où il fut le principal absent, nous apprenions que Bouteflika briguait un nouveau mandat. Élu avec 81,53 % des voix et un taux de participation de 51,70%, ses électeurs n’ont d’ailleurs pas attendu les résultats officiels pour fêter sa victoire.
Un pantin désarticulé aux commandes

Aujourd’hui, l’Algérie compte 60% de jeunes dont plus de la moitié est au chômage. Ironiquement, c’est par un grabataire qu’ils sont encore représentés. Quel avenir envisager alors pour ce pays aux 1001 facettes ? Si le peuple ne peut se faire entendre par les urnes, finira-t-il par choisir un moyen d’expression beaucoup moins pacifique comme en Kabylie où les émeutes ont fait plus de 70 blessés ? Ou restera-t-il muré dans le silence ? Autant d’interrogations qui ne trouvent, pour l’instant, pas d’écho.

L’exemple soviétique qui glace la patrie

Qualifié de Russie de l’Afrique, cet eldorado en pleine expansion ne profite pourtant qu’à une petite élite qui s’embourgeoise au détriment du plus grand nombre. Ce simulacre de démocratie convient parfaitement à ceux qui en tirent avantage mais continue d’exaspérer les autres impuissants qui en pâtissent chaque jour un peu plus. Mais de quelle victoire une partie des Algériens a-t-elle bien pu se réjouir ? Partagé entre la peur du changement qui conduirait à une éventuelle autre guerre civile et la frustration du statu quo, le peuple semble désemparé et préfère s’abstenir que de participer à ce grand théâtre tragi-comique sans rebondissement réel. Ali Benflis, remportant 12,18 % des suffrages, conteste tout de même ces élections et les procès verbaux en affirmant au journal Le Point être le véritable président sortant.

Et l’islam dans tout cela

Cette population majoritairement musulmane depuis l’arrivée en 670 du général Oqba Ibn Nafaa, envoyé par les Omeyyades, redoute néanmoins le terrorisme qu’elle a connu dans les années 90. Associée aux méfaits du FIS, du GIA et de la MIA, aujourd’hui remis en cause, (cf. « Chronique des années de sang » aux éditions Paris Denoël 2003 de  Mohamed Samraoui ex haut responsable des services secrets de l’armée algérienne) ces années de terreur ont laissé la part belle aux politiciens asservis par les généraux. Et si l’islam est librement pratiqué, son application au sein du pouvoir politique et sociale laisse toujours à désirer. Triste constat lorsqu’on connaît la valeur et le potentiel de ce riche territoire étant l’un des plus vastes pays d’Afrique où les ressources naturelles ne manquent pas : gaz, pétrole, minéraux etc. Le danger pour un pays aussi convoité, serait que certains y fassent intrusion sous couvert d’y réinstaurer l’ordre et y faire prospérer leurs propres intérêts.

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