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Education : la "théorie du genre" n'a jamais existé

par Redaction

Durant l’année scolaire 2013-1014, les ABCD de l’égalité fille-garçon -ou également surnommées  « théorie de genre »- ont suscité de vives réactions. Les détracteurs en ont fait un principe de modelage des sexes alors qu’en réalité ce dispositif a pour objectif l’égalité d’accès aux études pour les filles et les garçons. Le problème est en réalité tout autre.

La « théorie du genre » n’existe pas

Commençons par remettre les pendules à l’heure. La « théorie du genre » n’a jamais existé, les détracteurs l’ont inventé, les médias l’ont repris, et nous y avons tous et toutes cru. En réalité, le dispositif mis en place durant une année scolaire se nommait « ABCD de l’égalité fille-garçon ». Il avait pour principal objectif de changer les comportements des enseignants vis-à-vis des élèves des deux sexes. En effet, depuis 20 ans, les inégalités scolaires dues au sexe n’ont pas diminué. On continue à considérer qu’un garçon a plus de chance de réussir dans une filière scientifique et qu’une fille doit s’orienter vers une filière littéraire car les mathématiques ne sont pas fait pour elle bien qu’elle aime ça et qu’elle y ait de bons résultats. Différentes études l’ont prouvées, notamment l’étude réalisée par le Ministère de la jeunesse, de l’Education Nationale et de la recherche. Elle démontre qu’en fin de 3ème, près de 80 % de garçons se considèrent comme très bons en mathématiques contre 62 % de filles. A l’inverse, 30 % de filles se jugent très bonnes en français contre 10 % de garçons. Le sexe est inné mais l’orientation scolaire non. Si les filles se disent moins bonnes en mathématiques c’est qu’on a eu une influence sur leurs représentations et comportements. Déjà, il existe ce fameux stéréotype disant que les filles n’ont pas le sens logique c’est pourquoi elles sont mauvaises en mathématiques. Ainsi, les filles intériorisent ce stéréotype et ne font plus d’effort dans la matière ou se sous-estiment dans leur choix d’orientation. Un autre facteur d’orientation n’est pas à négliger. Les enseignants sont, d’abord, des êtres humains ayant grandi avec un ensemble de normes et valeurs conformes à leur position sociale et surtout par rapport à leur sexe. En effet, une enseignante aura tendance à pousser une élèves vers une orientation littéraire et cela, sans véritablement s’en rendre compte. C’est ici, qu’interviennent alors les ABCD de l’égalité. Ce dispositif sensibilise principalement les enseignants -et les enfants- dans leurs rapports aux stéréotypes, il leur en donne conscience pour offrir les mêmes possibilités d’orientation aux filles qu’aux garçons.

Bien que cette expérimentation ait suscité de très nombreuses réactions, elle a été un succès et sera étendue à l’ensemble des établissements scolaires sous le nom de « Plan d’action pour l’égalité des filles et des garçons à l’école ».

Inégalités au sein même du principe d’égalité 

Ce qui nous dérange véritablement avec ce dispositif c’est qu’il est contraire à ce que les dirigeants français revendiquent de l’égalité à l’école. En effet, différents dispositifs ont été mis en place par l’Etat afin de supprimer toutes les différences rencontrées à l’école et cela, afin de garantir une égalité de considération et d’orientation scolaire. A l’instar du voile islamique prohibé à l’école au nom de la conformité scolaire et de l’égalité de traitement par les enseignants. Donc finalement, nous apprenons aux enfants et formons les enseignants à considérer qu’il existe une différence entre les filles et les garçons et que cette différence mène à l’égalité. Mais en même temps, on refuse, on rejette certaines différences sous prétexte qu’elles permettront une meilleure  intégration à l’école -et ailleurs- ? Soit on prend en considération toutes les différences pour appeler à une égalité par la différence soit on rejette toutes les différences pour prôner l’égalité. Mais on ne peut pas considérer certaines différences comme ajustables et d’autres comme informes à l’égalité.

Finalement, ce dispositif montre à quel point les dirigeants français ne savent pas vraiment ce qu’ils veulent. C’est ce qui a mené à ces revendications de parents dans les rues ou à travers les JRE (journées de retrait de l’école) qui ne comprenaient pas véritablement ce qu’on imposait à leurs enfants. Donc, un manque de cohérence politique mène à une incompréhension sociétale.

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2 commentaires

David Gasnier 13 novembre 2014 - 1 h 28 min

Il est trop tard pour revendiquer maintenant l’égalité filles-garçons car les ABCD de l’égalité ont étés mises a la poubelle. C’était avant qu’il fallait s’opposer a la désinformation Intégriste et pas maintenant alors que le mal est fait. CQFD.

Réponse
Easydoor 13 novembre 2014 - 12 h 02 min

« La théorie du genre n’a jamais existé. »
Si c’est vrai, Judith Butler non plus n’a jamais existé.
La désinformation mène au révisionnisme, attention.

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